Bonjour,
Nous vous présentons cette semaine un poète de la fin du dix-neuvième siècle : il s’agit de Louis Duchosal avec son poème « Sur la première page de l’Imitation » publié dans le recueil
Le Livre de Thulé en 1891.
Louis Duchosal¶
Louis Duchosal est né à Genève en 1862. Écrivain et poète suisse, il est atteint de paralysie à son adolescence. Il se consacre alors aux études et aux livres et se fait bientôt connaître dans le domaine du journalisme ainsi que dans les milieux littéraires. Il publie de nombreux articles et poèmes dans des revues et fait partie des créateurs de la Revue de Genève, fondée en 1886. Il s’éteint en 1901.
Sur la première page de l’Imitation¶
De tendance symboliste, la poésie de Louis Duchosal n’en est pas moins matérielle.
Bonne lecture !
Citation : Sur la première page de l’ImitationÀ Philippe Monnier.
Je te dédie, ô Mort, le suprême désir
De mon cœur dépouillé de la robe illusoire ;
Il mettra tout le feu qu'il avait au plaisir
À mériter ta grâce, à conquérir ta gloire.
Il est mûr pour ta gerbe ; il ne veut plus de vin :
De son trésor, il n'a conservé qu'une envie
De repos éternel et de néant divin,
Dégoûté, dès le seuil, de l'odeur de la vie.
Espoir, orgueil puissant, vous n'êtes que des mots
Dont le bruit vain séduit notre esprit qui s'engoue ;
Christ est las de la croix pesante de ses maux ;
Poussière, tu ne sers qu'à faire de la boue.
Ô Mort, mon cœur n'est plus qu'un squelette de cœur,
N'y cherche pas l'autel et l'écho des féeries ;
Le prêtre au chant pieux a déserté le chœur,
Le vent noir a flétri les pelouses fleuries.
N’hésitez pas à partager votre impressions après la lecture de ce poème !
