Bonjour,
Nous vous proposions il y a quelques semaines
Les Quatre-Heures de Charles-Ferdinand Ramuz. Nous aimerions cette semaine vous faire découvrir son poème
L’Enterrement.
Charles-Ferdinand Ramuz¶
L’Enterrement¶
Le poème est paru en 1903 dans le recueil Le Petit Village, premier ouvrage de Ramuz. Il présente quelques caractéristiques ramuziennes, telles que le contexte rural, les échanges humains et une perception du mouvement bien particulière.
Peut-être faudrait-il lire plusieurs fois ce texte pour en saisir toutes les harmonies poétiques… Bonne lecture !
Citation : L’EnterrementIl y a six hommes pour porter la bière :
un mort, c’est plus lourd qu’un vivant ;
le cortège va lentement
sur le chemin du cimetière.
Lorsque le pasteur a eu fini la prière,
le mort était sorti, les femmes étaient sorties aussi,
les femmes s’étaient mises à pleurer.
On avait voulu les consoler,
mais elles n’en pleuraient que plus fort,
à cause du mort,
dans les escaliers.
Il y a six hommes pour porter la bière ;
un mort c’est plus lourd qu’un vivant ;
le cortège va lentement
sur le chemin du cimetière.
C’est un vieux. N’est-ce pas ? les vieux
qui passent leur temps au coin de leur feu,
ça doit s’attendre à s’en aller,
mais c’est dur quand même, et c’est dur pour eux
et puis pour la femme.
À présent il pleut, il fait de la boue,
on est arrivé, le trou est creusé,
le fossoyeur est à côté,
les gens se sont découverts,
on met le cercueil sur la fosse,
le cercueil descend, les cordes grincent,
la terre en tombant sonne creux,
et les gens s’en vont se mouchant,
avec leur mouchoir sur les yeux,
parce que, de voir ça, ça remue.
N’hésitez pas à partager votre impressions après la lecture de ce poème !
