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Le vampire, Charles Baudelaire
Poésie de la semaine n° 29
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Ziame | # Posté le 12/11/2013 à 00 h 16 |
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Bonsoir,
C’est à Charles Baudelaire que nous devons cette 29e poésie de la semaine. Publié dans le célèbre recueil Les Fleurs du mal, Le vampire est un poème dépeignant les souffrances liées à l’amour et qui feraient souhaiter la mort au poète. Charles Baudelaire¶![]() Charles Baudelaire, par Étienne Carjat Le Vampire¶Le vampire est un poème dédié aux affres de l’amour, apportant la souffrance et la folie au poète. Celui-ci devient, par sa passion, l’esclave de ses sentiments qui, tels le jeu (« Comme au jeu le joueur têtu ») ou l’alcool (« Comme à la bouteille l’ivrogne »), lui enlèvent toute capacité de raisonnement lucide : il est dépendant et ne vit plus que pour son tourment. Ces vers sont un sursaut désespéré du poète décrivant ses efforts pour sortir de cette situation, allant jusqu’à penser à la mort, seul moyen de recouvrer le repos de son esprit (« J’ai prié le glaive rapide/De conquérir ma liberté »), mort qui lui est refusée. En effet, il n’est point d’échappatoire à ce mal qui le ronge et s’il voulait s’en arracher, il ne pourrait que finir par le retrouver. C’est pour cela que l’amour est personnifié sous les traits d’un vampire, créature démoniaque, aspirant lentement la vie de ses victimes, mais immortelle. Ici, qui plus est, c’est l’homme amoureux qui confère son immortalité au vampire (« Tes baisers ressusciteraient/Le cadavre de ton vampire ! »), le poète se retrouvant ainsi piégé dans un cercle vicieux où l’amour qu’il nourrit le ronge, ce qui ne fait qu’accroître sa dépendance. Citation : Le vampire, Charles Baudelaire Toi qui, comme un coup de couteau, Dans mon coeur plaintif es entrée ; Toi qui, forte comme un troupeau De démons, vins, folle et parée, De mon esprit humilié Faire ton lit et ton domaine ; - Infâme à qui je suis lié Comme le forçat à la chaîne, Comme au jeu le joueur têtu, Comme à la bouteille l’ivrogne, Comme aux vermines la charogne, - Maudite, maudite sois-tu ! J’ai prié le glaive rapide De conquérir ma liberté, Et j’ai dit au poison perfide De secourir ma lâcheté. Hélas ! le poison et le glaive M’ont pris en dédain et m’ont dit : « Tu n’es pas digne qu’on t’enlève A ton esclavage maudit, Imbécile ! - de son empire Si nos efforts te délivraient, Tes baisers ressusciteraient Le cadavre de ton vampire ! » Nous espérons que ce poème vous a plu et vous retrouverons la semaine prochaine pour une nouvelle poésie ! ![]() Si vous aimez écrire et que vous avez des choses à dire sur l'un des thèmes que couvre notre blog, n'hésitez pas ! ![]() |
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