Bonsoir,
La poésie que nous vous proposons ce dimanche est
De même que Rousseau jadis fondait en pleurs de François Coppée, publiée en 1872 dans
Les Humbles.
François Coppée¶
Portrait de François Coppée par Paul Chabas
Poète et auteur dramatique né en 1842, François Coppée s’illustra au début de sa carrière dans le courant parnassien (auquel appartenaient aussi Théophile Gautier et Stéphane Mallarmé). Après avoir travaillé à la bibliothèque du Sénat et, en 1878, été nommé archiviste de la Comédie-Française, il fut nommé à l’Académie française au siège de Victor de Laprade en 1884. Il abandonna alors sa charge à la Comédie-Française afin de se consacrer à l’écriture, d’abord de poésie, puis de nouvelles.
Il mourut le 23 mai 1908 et fut enterré au cimetière du Montparnasse, laissant derrière lui une œuvre proche des gens, des « humbles » comme en atteste le nom du recueil dont est extraite la poésie de la semaine et de leur quotidien…
De même que Rousseau jadis fondait en pleurs¶
Le poème
De même que Rousseau jadis fondait en pleurs issu du recueil
Les Humbles fut publié assez tôt dans la carrière littéraire de François Coppée. Il s’incrit d’ailleurs très nettement dans le courant parnassien, à savoir la recherche de la beauté pour elle-même en se refusant à tomber dans un excès de lyrisme pour ce faire, qu’il adopta pour ses premiers écrits et dont il se détourna quelque peu par la suite. Le courant du Parnasse s’enracine dans l’idée que l’art se suffit à lui-même et n’a pas d’autre but que lui-même, qu’il n’a pas à faire passer de message ou défendre des idéaux, ce qui pourrait le troubler. C’est un aspect qui ressort de ce poème, au style très travaillé et qui tente de coucher sur le papier un état d’esprit du poète, ses impressions face à un contact profondément intime, fragile et éphémère avec le monde extérieur.
Citation : De même que Rousseau jadis fondait en pleursDe même que Rousseau jadis fondait en pleurs
À ces seuls mots : « Voilà de la pervenche en fleurs, »
Je sais tout le plaisir qu’un souvenir peut faire.
Un rien, l’heure qu’il est, l’état de l’atmosphère,
Un battement de coeur, un parfum retrouvé,
Me rendent un bonheur autrefois éprouvé.
C’est fugitif, pourtant la minute est exquise.
Et c’est pourquoi je suis très heureux à ma guise
Lorsque, dans le quartier que je sais, je puis voir
Un calme ciel d’octobre, à cinq heures du soir.
À la semaine prochaine pour une nouvelle poésie !